Technique

Ambroisie

Mieux vaut prévenir que guérir

Publié le 25/07/2020

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Des formations sont organisées pour apprendre à identifier l’ambroisie et comment la gérer.
Fredon Alsace
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L’ambroisie est capable de se développer rapidement dans de nombreux milieux, que ce soient des parcelles agricoles, des bords de route, des chantiers, des friches…
Fredon Alsace

L’ambroisie à feuilles d’armoise, ou ambrosia artemisiifolia L., est une plante envahissante dont le pollen est très allergisant. Présente dans tout le Grand Est, sa capacité de propagation est très élevée. C’est le moment d’agir, avant que son contrôle ne devienne trop difficile, voire impossible. Des arrêtés de destruction obligatoire sont en vigueur pour chacun des départements du Grand Est.

La gestion de l’ambroisie représente un véritable enjeu de santé publique. Une très faible quantité de pollen (5 grains/m3) suffit à déclencher une réaction allergique. Les symptômes (rhinite, conjonctivite, asthme, eczéma…) apparaissent plus tardivement que les habituels rhumes des foins en raison de sa floraison tardive. Elle débute généralement vers la mi-août et peut se prolonger jusqu’en octobre. François Tischmacher, exploitant à Landser, près de Mulhouse, est confronté à l’ambroisie : « Je me souviens qu’il y a quelques années on ne se souciait pas de ce genre de chose. Mais, depuis que j’en ai vu sur les bordures de mes champs, il y a deux ans, je suis obligé d’y faire attention. » En 2017, une évaluation de l’impact sanitaire en Auvergne-Rhône-Alpes, région la plus infestée, conclut que près de 660 000 personnes auraient été impactées par le pollen de l’ambroisie à feuilles d’armoise, pour un coût sanitaire global de 40,6 millions d’euros, selon l’Observatoire régional de la santé d’Auvergne-Rhône-Alpes.

L’ambroisie est capable de se développer rapidement dans de nombreux milieux, que ce soient des parcelles agricoles, des bords de route, des chantiers, des friches… Une omniprésence qui explique qu’elle peut être détectée partout, aussi bien en ville qu’à la campagne. De manière générale, cette plante colonise les milieux perturbés par l’humain et constitue de ce fait une problématique pour de nombreux acteurs : gestionnaires de bords de routes, collectivités, particuliers, mais aussi professionnels agricoles, pour qui l’impact économique peut être considérable. « C’est vrai que cette plante pose problème, notamment à la période des récoltes, souligne François Tischmacher. Le fait qu’elle soit allergène peut même amener à ce que tout ce qui a été fauché soit refusé à la vente. » Perte de rendement (20 à 70 %), semences non conformes, salissure durable des terres sont autant d’autres impacts négatifs liés à la propagation de cette invasive venue d’Amérique du Nord. On la retrouve souvent dans les grandes cultures, notamment celles de printemps. Appartenant à la même famille botanique que le tournesol (astéracées), il est alors particulièrement difficile pour les producteurs de lutter contre ce parasite.

Un plan d’actions simple : surveiller, prévenir, agir

Si, pour le moment, peu de cas ont été recensés dans la région, le risque zéro n’existe pas. Alors, depuis 2018, Fredon Grand Est est chargée par l’Agence régionale de santé (ARS), dans le cadre du nouveau Plan régional santé environnement, de piloter un plan d’actions à l’échelle du Grand Est et de coordonner la lutte collective contre l’ambroisie pour la période 2018-2021. Ce plan d’actions s’appuiera notamment sur des réseaux de référents au niveau des collectivités, des gestionnaires d’espaces et de linéaires, ainsi que du monde agricole. Les collectivités sont d’ailleurs invitées à nommer un référent auprès de l’ARS Grand Est. Il s’agit en effet de faire prendre conscience des enjeux qui entourent cette problématique par des actions de sensibilisation (réunions, publications sur les réseaux sociaux…) car « tout le monde ne connaît pas cette plante, rappelle François Tischmacher, et je ne parle pas que des agriculteurs, mais aussi des gens qui marchent dans les champs et qui n’ont pas conscience que cela peut être dangereux pour eux. »

Parallèlement, des formations sont organisées pour apprendre à identifier l’ambroisie et comment la gérer. Techniquement, en milieu agricole, la lutte contre l’ambroisie est assez simple car il existe des méthodes de lutte chimiques et alternatives. Mais, en milieu urbain ou naturel, les techniques sont plus difficiles à mettre en œuvre. Or, une fois qu’un pied d’ambroisie est observé, il faut rapidement l’éliminer car il est difficile de l’éradiquer une fois qu’il est installé. La lutte passe donc par l’arrachage des plants, de préférence avant la fin juillet, c’est-à-dire avant la montée en graine et l’émission de pollen. D’une part, pour éviter la diffusion de ce pollen hautement allergisant, d’autre part, pour éviter la dissémination de l’espèce. Arracher la plante donc, mais pas n’importe comment.

 

 

Comment reconnaître l’ambroisie ?

Les feuilles, larges et opposées à la base des tiges, deviennent plus étroites et alternes vers le sommet. Elles sont minces et très découpées. Elles sont vertes sur les deux faces, ce qui permet de la différencier de l’armoise commune, dont la face inférieure des feuilles est blanchâtre. Elles ne présentent pas d’odeur particulière quand on les froisse.

La tige est très ramifiée à la base, donnant à la plante un port buissonnant. Elle est souvent velue et devient rougeâtre en grandissant. Elle mesure en moyenne 70 cm de haut, mais peut aller jusqu’à 2 mètres.

Les fleurs sont petites et verdâtres. Les fleurs mâles forment des épis bien visibles et sont regroupées dans de petits capitules. À maturité, les fleurs mâles libèrent le pollen. Les fleurs femelles sont discrètes, insérées à l’aisselle des feuilles à la base des épis. Après fécondation, les fleurs femelles donnent un fruit appelé akène, muni de petites épines et renfermant une seule graine.

Chacun est concerné et peut signaler une suspicion ou découverte de cette plante auprès de Fredon Grand Est ou via la plate-forme de signalements (http://www.signalement-ambroisie.fr/).

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