Vie professionnelle

Équilibre cynégétique

Lieutenant de louveterie : plus que quelques jours pour postuler

Publié le 11/09/2019 | par Florence Péry

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Florence Péry
De gauche à droite, Jean-Noël Sontot, Jean-Luc Ries et Désiré Jehl, tous trois lieutenants de louveterie, dans une parcelle de maïs ravagée par les sangliers.

La campagne de recrutement des lieutenants de louveterie s’achève dans quelques jours. Gros plan sur les missions de ces agents bénévoles assermentés qui sont en place pour cinq ans.

Les agriculteurs victimes de dégâts de sangliers les connaissent bien : les lieutenants de louveterie viennent régulièrement sur le terrain constater les dégâts. Ils prennent contact avec le locataire de chasse concerné et l’enjoignent de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser les dégâts. Si le locataire ne tire pas suffisamment d’animaux ou ne met pas en place d’actions dissuasives, ils concourent à déclencher des battues administratives afin de réduire la population de sangliers. De novembre 2018 à avril 2019, 17 battues administratives ont ainsi été ordonnées par le préfet du Bas-Rhin, 12 par le préfet du Haut-Rhin. Elles ont été conduites sous la responsabilité des lieutenants de louveterie et ont abouti au prélèvement de 570 sangliers. Trop peu, diront les agriculteurs. Mais au-delà du nombre, ces battues constituent surtout un rappel à l’ordre pour le locataire de chasse qui ne régule pas le gibier sur son lot.

Désiré Jehl, de Hœrdt, achève son deuxième mandat de lieutenant de louveterie. Il est en charge de la circonscription de Haguenau, qui s’étend sur 47 communes, et assure la suppléance sur l’ensemble du Bas-Rhin avec son collègue, Jean-Noël Sontot. Il est candidat à un troisième mandat, qui courra du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2024. Pour être lieutenant de louveterie, il faut être « motivé et disponible » : c’est le cas de Désiré Jehl qui met en avant le côté « passionnant » de sa fonction. Bien sûr, il a parfois l’impression d’être pris « entre le marteau et l’enclume » lorsqu’il fait l’intermédiaire entre un agriculteur excédé et un locataire de chasse qui ne respecte pas ses obligations. Mais son expertise est reconnue puisqu’il conseille l’administration pour la régulation des espèces et qu’il est présent lors des réunions associant maire, agriculteurs et chasseurs pour proposer des solutions aux dégâts de gibier. Il a également qualité pour constater les infractions à la police de la chasse.

Du renouvellement dans les rangs

Les personnes intéressées ont jusqu’au 15 septembre pour faire parvenir leur candidature à la Direction départementale des territoires (jusqu’au 20 septembre inclus dans le Haut-Rhin). À ce jour, les deux départements alsaciens comptent chacun 17 lieutenants de louveterie, qui se répartissent dans autant de circonscriptions. Certains agents ayant atteint la limite d’âge (75 ans), il y aura du renouvellement, prévoit Jean-Luc Ries, président du groupement des lieutenants de louveterie à l’échelle départementale, régionale et du Grand Est. Dans le Haut-Rhin, quelques places restent à pourvoir, confirme la DDT du Haut-Rhin.

Les lieutenants de louveterie sont des bénévoles assermentés, dont la fonction a été instituée par Charlemagne. À l’époque, leur mission consistait à capturer les loups sur le domaine royal, à présenter les peaux et à rechercher, au printemps, les portées et les louveteaux. Ils s’attachent aujourd’hui à maintenir une vie animale compatible avec les activités humaines, la santé publique, l’agriculture et la sylviculture. En Alsace, ce sont les sangliers qui leur donnent le plus de travail, tant ils se sont multipliés ces dernières années. « Il y a 1 200 lots de chasse dans le Bas-Rhin, 460 sont situés dans des secteurs à dégâts », précise Jean-Luc Ries. C’est dans ces lots que les lieutenants de louveterie interviennent prioritairement. Leur intervention peut déboucher sur l’organisation de tirs de nuit (sur arrêté préfectoral), sur la mise en place de clôtures électriques et d’un agrainage de dissuasion, afin de garder les suidés à distance des champs de maïs.

En pratique

Les personnes intéressées doivent faire acte de candidature, par lettre recommandée avec accusé de réception adressée à la Direction départementale des territoires de leur département. Pour prétendre à la fonction, il faut remplir plusieurs conditions : être de nationalité française, jouir de ses droits civiques, résider dans le département où les fonctions doivent être exercées, détenir un permis de chasser depuis au moins cinq ans, avoir un casier judiciaire vierge, justifier d’une aptitude physique compatible avec l’exercice de la fonction (un certificat médical est demandé), être âgé de moins de 75 ans, justifier d’une compétence cynégétique et s’engager à entretenir un minimum de quatre chiens courants ou au moins deux chiens de déterrage.

Pour tout renseignement :

DDT du Bas-Rhin, tél. 03 88 88 90 91

DDT du Haut-Rhin, tél. 03 89 24 83 05.

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