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Solidarité

120 000 surblouses en film d’enrubannage

Publié le 30/05/2020 | par CD

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Denis Urban, de l’Union des syndicats d’élevage du Bas-Rhin, est à l'origine de l'appel aux agriculteurs.
Germain Schmitt
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Une partie de la famille de Timotée Erdmann travaille dans le milieu médical.
Germain Schmitt
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Ludovic Kieffer, exploitant à Truchtersheim, a participé au projet.
Germain Schmitt
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Patrick Winkel dans son étable à Hochfelden.
Germain Schmitt

Mi-mars, en pleine crise sanitaire, l’Union des syndicats d’élevage du Bas-Rhin demande aux agriculteurs s’ils peuvent financer l’achat de cinquante rouleaux d’enrubannage. Le but : créer des blouses de protection à destination du personnel hospitalier. Une mobilisation qui a largement dépassé ses espérances.  

Retour en arrière, au début de la crise du Covid-19. Julien Boehringer, président de la Fédération nationale des infirmiers du Bas-Rhin, est très inquiet. Il confie à son voisin que le personnel soignant bas-rhinois manque cruellement de protections. Ce voisin n’est autre que Gaston Kopferschmitt, l’un des créateurs de la marque d’accessoires Bretzel Airlines. Il active alors son réseau et se met en contact avec le gérant d’une entreprise automobile à Mommenheim, qui propose de mettre à sa disposition plus de 10 000 kits de protection de sièges de voitures pour en faire des surblouses. En quelques semaines, les hôpitaux alsaciens commencent à être livrés. Mais cette initiative ne s’est pas arrêtée aux portes du domaine de l’automobile…

 

 

Les agriculteurs se mobilisent à leur tour

Pourquoi ne pas faire la même chose dans le secteur agricole, en se procurant du film qui sert à enrubanner les meules de foin ? Une idée qui prend forme dans la tête de Denis Urban, membre de l’Union des syndicats d’élevage du Bas-Rhin. Il contacte Michèle Gerst du service élevage de la Chambre d’agriculture Alsace (CAA) pour qu’elle envoie un e-mail aux agriculteurs bas-rhinois. Il souhaite faire appel à leur générosité pour financer l’achat de ces fameux films plastique. « Notre but était d’en acheter au moins une cinquantaine mais, en l’espace de deux semaines, les éleveurs en ont sponsorisé plus de 120 ! », se félicite Denis Urban. « Ce sont plus d’une centaine d’éleveurs qui ont offert jusqu’à trois rouleaux, à raison de 80 € environ l’unité. Grâce à ces dons, 120 000 surblouses ont été produites en quelques semaines dans la salle polyvalente de Dingsheim. C’est dire la générosité de nos agriculteurs ! », constate Denis Urban.

 

 

Ils n’ont pas hésité à sortir le porte-monnaie

Parmi les donateurs, Patrick Winkel, Ludovic Kieffer et Timotée Erdmann. Ces trois agriculteurs font partie de ceux qui ont répondu à l’appel envoyé par l’Union des syndicats d’élevage du Bas-Rhin et la CAA. Trois agriculteurs qui ont en commun de s’être mobilisés et dont les paroles témoignent la reconnaissance qu’ils ont pour le corps médical. Patrick Winkel est exploitant agricole à Hochfelden. « Nous avons plus que jamais besoin du personnel hospitalier, aussi ai-je répondu favorablement à la demande, sans hésiter. Et, après tout, 80 € pour aider le personnel soignant, c’est le minimum. » Propos appuyés par Ludovic Kieffer, agriculteur à Behlenheim. « Peu importe même qu’il ait été produit 100 ou 120 000 surblouses… L’essentiel est que nous ayons pu aider à lutter contre ce virus qui nous paralyse tous. » Timotée Erdmann, quant à lui, a été très touché par l’appel lancé, car une partie de sa famille travaille dans le milieu médical. Exploitant agricole à Volksberg, il était prêt à financer jusqu’à cinq rouleaux, un élan qu’il a dû limiter : « Je me rends compte du merveilleux travail qui est fourni chaque jour par nos infirmières et infirmiers. J’ai financé trois rouleaux. Il y avait visiblement beaucoup de dons, sinon j’en aurais offert encore plus. » Et de conclure : « Si l’épidémie devait reprendre, j’offrirai à nouveau des rouleaux sans hésiter ! » Un élan qui a donné fierté et cohésion aux éleveurs. Et surtout, autant de surblouses produites mérite un grand respect aux agriculteurs.

 

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