Énergies
Photovoltaïque : le guichet ouvert maintenu jusqu’à fin septembre 2025
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Publié le 26/06/2025 | par Nicolas Bernard
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Coup de théâtre positif pour la filière photovoltaïque. Après une semaine d’incertitude totale, le gouvernement a finalement confirmé ce matin le maintien du guichet ouvert jusqu’au 30 septembre pour les installations jusqu’à 500 kWc. Les tarifs d’achat, fixés à 8,86 €/MWh au lieu des 9,50 € actuels, restent attractifs et permettent aux agriculteurs de poursuivre leurs projets dans de bonnes conditions.
La filière photovoltaïque peut souffler. Après le rejet massif du moratoire par l’Assemblée nationale mardi dernier (377 voix contre 142), c’est une nouvelle rassurante qui est arrivée ce jeudi matin : le guichet ouvert est prolongé de trois mois supplémentaires, jusqu’à fin septembre 2025.
« C’est un soulagement immense. Nous avons enfin les conditions précises pour travailler sereinement », se réjouit le dirigeant d’ECE, Philippe Soret. « Les porteurs de projets peuvent continuer à déposer leurs dossiers exactement comme ils le faisaient jusqu’à présent, avec la possibilité de bloquer leur tarif d’achat dès que leur demande de raccordement est complète. »
Des tarifs qui restent attractifs
Le nouveau tarif d’achat a été fixé à 8,86 €/MWh à partir du 1er juillet, contre 9,50 € actuellement. Une baisse modérée qui ne remet pas en cause la rentabilité des projets. « Pour les agriculteurs qui hésitaient ou qui sont en phase finale de décision, c’est une excellente nouvelle. La différence de 0,64 centime reste marginale sur un projet de 20 ans », analyse Philippe Soret.
D’autant plus que le mécanisme d’indexation joue en faveur des producteurs. « Les tarifs sont automatiquement revalorisés deux trimestres après le dépôt du dossier. Par exemple, ceux qui ont déposé au premier trimestre 2025 avec un tarif initial de 9,50 € bénéficient aujourd’hui de 9,65 € grâce à l’indexation. Dans le contexte inflationniste actuel, c’est un avantage non négligeable », précise le spécialiste.
Cette fenêtre de trois mois offre une visibilité suffisante pour finaliser les projets en cours. Les installations de 100 à 500 kWc, qui correspondent aux toitures agricoles de taille moyenne à grande, restent donc éligibles au guichet ouvert avec ses avantages : procédure simplifiée, tarif garanti sur 20 ans, délais maîtrisés.
Pour rappel, une toiture de 1 000 m² peut accueillir environ 100 kWc et générer entre 10 000 et 15 000 euros de revenus annuels. Sur la durée du contrat, c’est un complément de revenus de 200 000 à 300 000 euros qui sécurise l’exploitation face aux aléas économiques et climatiques.
La PPE3 fixera le cadre pour la suite
Si cette annonce lève l’incertitude immédiate, la publication de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie reste attendue pour la fin de l’été. Ce document stratégique fixera les objectifs pour 2035, avec une ambition affichée de 100 à 120 gigawatts installés, soit un quasi-doublement du parc actuel.
« Nous restons sur l’application du décret de 2021, modifié par les arrêtés successifs dont le dernier du 26 mars. Quand la PPE3 sera actée, un nouveau décret fixera les règles pour la suite. Mais d’ici là, nous avons trois mois de visibilité claire », explique Philippe Soret.
Cette décision confirme la volonté gouvernementale de maintenir le cap sur les énergies renouvelables, malgré les turbulences politiques récentes. Pour les 80 000 emplois de la filière et les milliers de projets agricoles en cours, c’est un message rassurant.
Le temps presse pour concrétiser
Pour les agriculteurs intéressés, le message est clair : c’est maintenant qu’il faut agir. « Trois mois, ça passe vite. Entre l’étude de faisabilité, le montage du dossier, l’obtention de la garantie bancaire de 10 000 euros pour les projets de plus de 100 kWc, il faut compter au minimum six à huit semaines », prévient Philippe Soret.
Les conditions sont réunies pour avancer sereinement : tarifs connus, procédure claire, délais définis. Après une semaine de montagnes russes émotionnelles, la filière photovoltaïque retrouve enfin la sérénité nécessaire pour continuer son développement. « Nous pouvons désormais fournir des analyses économiques fiables à nos clients agriculteurs. C’est exactement ce dont nous avions besoin pour les accompagner dans leurs décisions d’investissement », conclut Philippe Soret.
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